Le lien entre Mer, Santé et Nutrition, qui sera abordé lors de la Conférence Mer & Santé qui se tiendra en octobre à Biarritz, vient une nouvelle fois d’être démontré. En effet, le Karolinska Institute de Stockholm vient de publier les conclusions d’une étude menée auprès de 32 232 suédoises: la consommation hebdomadaire de poisson, et en particulier le poisson gras, permettrait une diminution significative du risque de développer une polyarthrite rhumatoïde.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire des articulations dont les causes sont encore peu connues. Elle se manifeste par une inflammation persistante, notamment au niveau des mains, des poignets, des genoux et des pieds, qui se traduit généralement par des douleurs, de la fièvre et la fatigue. Dans 20 à 30 % des cas, l’inflammation provoque la dégradation progressive du cartilage et de l’os des articulations touchées et entraîne leur déformation.
Bien que la polyarthrite rhumatoïde puisse survenir à tout âge, elle commence habituellement après 40 ans. Elle est trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Aujourd’hui, cette maladie toucherait 2 millions de personnes en Europe dont 500 000 environ en France.
De nombreux essais cliniques réalisés au cours de ces dernières années se sont penchés sur les effets des acides gras polyinsaturés (Oméga 3) contenus dans le poisson sur la santé et en ont souligné les bienfaits. Une nouvelle étude menée par l’équipe de la division de l’épidémiologie nutritionnelle de l’Institut de médecine environnementale, Karolinska Institute, de Stockholm renforce ces conclusions.
En effet, les résultats de l’enquête menée auprès de 32 232 femmes nées entre 1914 et 1948, montrent que les femmes qui consomment au moins 0,21 g d’Oméga 3 chaque jour voient leur risque développer une polyarthrite rhumatoïde reculer. Selon Daniela Giuseppe, membre de l’équipe de recherches, « La consommation prolongée d’une portion par semaine de poisson gras (tel que saumon, sardine, hareng) ou quatre portions de poisson maigre (tel que cabillaud, sole, daurade) fournit assez d’oméga 3 pour diminuer le risque de polyarthrite rhumatoïde de moitié« .
L’étude a été publiée le 12 août 2013 dans la revue Annals of Rheumatic Diseases (extraits disponibles en ligne). Elle a consisté à questionner les sujets sur leurs habitudes quotidiennes et leur alimentation en 1987, puis dix ans plus tard, en 1997. Six ans après, la prévalence de polyarthrite rhumatoïde était évaluée auprès de cette population.
Sources : Annals of Rheumatic Diseases, Association Française des Polyarthritique et des Rhumatismes Inflammatoires Chroniques, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, Healio.
Rédigé par Aquæ
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