Au cours de la deuxième journée de la Conférence « Mer & Santé » (Biarritz, 4 et 5 octobre 2013), qui se consacrera notamment au climat marin, le docteur Mathew White tiendra une conférence sur le thème « Santé et Bien-être sur la Côte : de l’hypothèse aux preuves sur des études populationnelles ».
Mathew White est maître de conférences en Risques et Santé et chercheur au sein du Centre européen de l’environnement et de la santé humaine (ECEHH). L’ECEHH a été lancé en 2011 à l’initiative des Universités d’Exeter, de Plymouth et l’hôpital Royal Cornwall et bénéficie du soutien du Fonds européen de développement régional FEDER. Il a pour objet le développement de la recherche sur les relations complexes et interactives entre l’environnement et la santé.
Entretien avec le Dr Mathew White :
Aquæ : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours professionnel ?
Mathew White : Je suis un psychologue de l’environnement. Au début de ma carrière, je me suis concentré sur les éléments environnementaux qui pouvaient être nuisibles, tels que l’énergie nucléaire et les champs électromagnétiques, et leurs effets sur le bien-être psychologique de la population (vivant par exemple près de centrales électriques ou de relais de téléphonie mobile). Plus récemment, je me suis attaché à étudier les bienfaits de l’environnement, en particulier les avantages à passer du temps dans des cadres naturels. Cette recherche m’a amené à réaliser que les milieux aquatiques, et spécialement la mer, pouvaient apporter des bénéfices psychologiques importants.
Aquæ : Qu’est-ce que le Centre européen de l’environnement et de la santé humaine ?
M.W. : L’ECEHH est un centre interdisciplinaire composé d’un large éventail de scientifiques naturalistes, des écotoxicologues, microbiologistes et épidémiologistes à des spécialistes des sciences sociales, des économistes, des sociologues et des psychologues. Notre objectif est de travailler ensemble afin de comprendre les différentes influences de l’environnement (bonnes et mauvaises) sur la santé humaine et le bien-être.
Aquæ : Vous êtes invité à la Conférence « Mer et Santé » qui se déroulera à Biarritz, les 4 et 5 octobre prochain. Quel(s) sujet(s) allez-vous y aborder ?
M.W. : Je vais parler de notre travail en examinant les relations qui existent entre les milieux aquatiques et la santé. Cette recherche prend en compte de vastes ensembles de données tels que celui du Recensement britannique et se penche sur la corrélation entre la santé des gens et la distance entre leur lieu de vie et la mer. Des études expérimentales sont réalisées lors desquelles des images et des sons de la mer sont reproduits en laboratoire et présentés aux participants et des entretiens sont menés pour recueillir des témoignages sur des expériences de séjour en bord de mer.
Aquæ : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots quels avantages apporte le fait de vivre près de la mer ?
M.W. : Le principal avantage semble être psychologique : cela réduirait le stress, serait apaisant et relaxant. Un autre avantage semble être un plus haut niveau d’exercice physique, qui est également bénéfique pour la santé et le bien-être. Bien sûr, nous nous sommes concentrés sur des séjours volontaires réalisées dans des conditions de sûreté. Les personnes qui travaillent dans et autour de la mer pourraient être soumises à des expériences très stressantes (par exemple les pêcheurs), mais nous n’avons pas exploré cet aspect des choses.
Aquæ : Quels outils de communication utilisez-vous pour partager les résultats de vos études ?
M.W. : Nous sommes un organisme universitaire donc notre outil principal est la publication de documents académiques de recherche. Cependant, nous donnons également de nombreuses conférences auprès des publics intéressés par nos travaux et nous diffusons des communiqués de presse afin que nos conclusions soient connues par le plus grand nombre.
Aquæ : Comment vont évoluer vos projets de recherche ?
M.W. : Tous les travaux que nous avons réalisés jusqu’à présent l’ont été en Angleterre et nous sommes impatients de savoir si les mêmes effets sont constatés dans d’autres cultures, en France par exemple.
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