Se Soigner grâce aux Venins de Créatures Marines

La Conférence Mer & Santé des 4 et 5 octobre, à Biarritz, se penchera sur l’impact de la mer sur la santé. Si certains bienfaits sont généralement admis, tels que ceux apportés par les cures de thalassothérapie, la consommation de produits de la mer ou la pratique de sports d’eau comme le surf par exemple, les vertus thérapeutiques du venin de certaines créatures marines sont en revanche moins connues.

En effet, pour la plupart d’entre nous, les espèces venimeuses sont repoussantes et dangereuses, il apparaît pourtant que leur venin pourrait être utilisé pour traiter la douleur et des pathologies comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires par exemple.

L’escargot de mer, un substitut à la morphine

Le Conus magus, gastéropode marin de la famille des conidés, libère un venin neurotoxique qui paralyse ses proies sans douleur pour éviter qu’elles fuient. Des recherches menées ont permis d’isoler un composé analgésique à l’origine du médicament Prialt (principe actif : ziconotide) autorisé en Europe depuis 2005. Remplaçant la morphine lorsque cette dernière devient inefficace, il est indiqué pour traiter les douleurs chroniques intenses. Il est injecté dans la colonne vertébrale et fonctionne en ciblant et bloquant les canaux calciques de type N sur les nerfs qui transmettent les signaux de douleur.

Conus_magus

L’anémone de mer contre le diabète et l’obésité

L’anémone de mer est un animal marin, sans squelette, qui vit fixé aux rochers. Elle est composée de cellules urticantes, les cnidocytes, qui abritent des organites vénéneux, dont les petits crochets, à la manière d’un harpon, permettent d’injecter le poison, paralysant immédiatement les proies. L’espèce fait actuellement l’objet de nombreuses études à visées médicale et environnementale :
– La société israélienne Nanocyte œuvre à la mise au point d’un médicament à destination des diabétiques sous forme de crème enrichie en cnidocytes, dont la neurotoxine serait remplacée par de l’insuline.
– L’entreprise américaine de biotechnologie Kineta mène des essais cliniques encourageants sur un composant synthétique, dérivé de la toxine de l’anémone de mer. Il pourrait améliorer l’activité métabolique et contribuer au traitement de l’obésité.
– Le laboratoire de toxicologie et de chimie alimentaire de l’université belge KU Leuven vient également de découvrir que le poison de l’anémone était un insecticide plus puissant que le DDT tout en étant non-polluant. C’est au tour désormais de l’agro-industrie de déterminer comment faire de ces toxines de véritables produits commercialisables.

De l’étude des venins à la mise sur le marché de nouveaux médicaments

Le travail de collecte et d’analyse des différents spécimens venimeux est particulièrement long et fastidieux. Pour sa part, Kineta n’espère pas de mise sur le marché d’un médicament avant cinq à sept ans. Cependant, l’intérêt des scientifiques et des pouvoirs publics pour l’étude des venins à des fins thérapeutiques va grandissant. La Commission Européenne, dans le cadre du programme FP7 Health 2011-2015, finance ainsi le projet Venomics, un consortium académique et industriel de 8 partenaires représentant 5 pays européens, ayant pour objet l’exploration et l’exploitation des venins.

Rédigé par Aquæ – © Aquæ

Source : Haute Autorité de Santé, Komo news, KU Leuven, Venometics

Photo Richard Parker.

One comment on “Se Soigner grâce aux Venins de Créatures Marines

  1. suman -

    j’ai des douleurs neurologiques au niveau du moignon d’amputation de la jambe je suis toujours appareille provisoirement depuis 17 ans a cause de ses douleurs pensez vous que le conus magus pourrait m’etre efficace merci

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